dimanche 10 février 2013

Herméneutique

Que vous le vouliez ou non... Que cela vous plaise ou pas, que vous y soyez attaché ou que vous les haïssiez, il est des choses dont la lecture commune ne laisse plus la place à votre interprétation ! Il en est ainsi des grands symboles, généralement lissés par le sens commun issu de la friction des esprits, du débat et de la reconnaissance dans des formes éprouvées par le temps.
"Le marteau et la faucille" n'est plus aujourd'hui qu'un mot, vocable composé certes, mais entité symbolique universelle du communisme.
Le loup et l'agneau, aussi bien que zig et zag se la jouent de la même façon dans tous les couples d'inséparables.
Alors, que quelques uns veuillent en débarrasser le PCF aujourd'hui, rien d'étonnant, cela fait des décennies que la rénovation est en marche...
Quel sens donner à cette démarche ?
Jeter la marque symbolique comme un vieil oripeau est une chose ; le remplacer en est une autre. Jeter l'objet débarrasse-t-il du sens ? Faut-il redessiner notre oriflamme ?
Quand Lénine associait le marteau et la faucille (après la charrue dans un premier temps), il signifiait l'alliance prolétarienne des travailleurs de l'industrie et de l'agriculture. Un siècle plus tard, la société et les activités humaines ont bien changé ! Les robots sont plus nombreux dans les ateliers que les marteaux d'hier ; et dans les campagnes les ordinateurs de bord des engins agricoles prennent le pas sur l'oeil des hommes. Les activités de service ont explosé au détriment des autres secteurs...
Mais pour autant l'opposition de classes dans une société partagée entre exploiteurs et exploités reste bien vivace sous les traits sophistiqués de la financiarisation du capitalisme.
Le symbole de l'alliance étendue de l'homme des champs à l'homme des ville est toujours opérant pour qui veut que la révolution rende justice à celles et ceux qui souffrent de toutes les formes d'exploitation modernes.
L'humain d'abord...
Un slogan ne suffit pas, l'image est utile au rassemblement dont elle est signe de ralliement.
Que des fautes politiques aient été commises au nom usurpé du communisme, sans doute. Que les dérives staliniennes soient étrangères à l'idéal communiste, c'est une évidence... Mais les communistes français, après avoir acté leur jugement sur des comportements contraires à leur idéal peuvent aussi avoir le souci de préserver l'identité respectable qui est la leur, en dehors des gesticulations politiciennes, électoralistes et clientélistes.
Le drapeau rouge, l'internationale... une forme de patrimoine !
Point n'est besoin du passé, tournons la page, le parti communiste nouveau est arrivé, et, pour garantir qu'il est désormais tout-à-fait mélenchon-compatible les outils sont rangés.
... Dommage que la faucille et le marteau soient remisés au grenier dans la poussière des souvenirs.
Sans nostalgie, mais par nécessité, je vais les conserver pour jalonner le chemin de mes idées depuis Marx et bien auparavant au siècle des lumières, en passant par Lénine et tant d'autres qui depuis, ont fertilisé l'idée du communisme... Un peu comme sont jalonnés les chemins de la mémoire sur les trottoirs des villes en gros clous métalliques.

1 commentaire:

depoilenpolitique a dit…

je te pique ce papier car tu exprime mieux que ce que je ressent , non ce n'ai pas honte de la faucille elle est mienne ! pour moi elle me rappelle tout de nos racine à la modernité et le marteau, , l'autre jambe de la société , et tout çà pour le remplacer par" gauche européenne" c'est une humiliation de plus !!! c'est mon lot depuis maintenant quelques années , partout les vieux grigous de mon espèces ne méritent aucune attention ...

amitiés et fraternité

Jean Claude